Depuis quelques années, la filière Animation connait une pénurie inédite d’encadrants. Crise des vocations, déficit de reconnaissance, précarité : le métier n’attire plus. Une situation que la crise sanitaire n’a pas permis de
panser ; Bien au contraire.

À l’automne 2021, Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Engagement, amorçait un « renouveau de l’Animation en Accueils Collectifs de Mineurs ». Les premières mesures visaient notamment à distinguer l’animation occasionnelle de l’animation professionnelle, en restreignant les brevets de l’animation (BAFA, BAFD) et l’usage du CEE aux seuls ACM avec hébergement.

Depuis, le comité de filière, constitué pour consolider les travaux engagés dans le cadre des Assises de l’Animation, a ouvert une concertation pour apporter de concrètes réponses aux problèmes structurels et aux défis conjoncturels. Concernant la question de la rémunération, la réflexion s’est in fine portée sur la revalorisation du minimum légal, au détriment – sans nul doute – d’une vision plus globale.

La proposition formulée d’après les conclusions d’une enquête menée par le comité de filière suggère un minimum brut légal à 50€/jour, quand celui-ci est depuis le 1er mai 2023 fixé à 25,34€/jour.

Bien que nécessaire à l’attractivité du secteur, à la reconnaissance des animateurs et à l’augmentation de leur pouvoir d’achat, la mesure aura des conséquences certaines dans le contexte actuel. En effet, les acteurs de la filière se relèvent tout juste d’un épisode pandémique aux lourdes conséquences économiques et continuent de subir les effets d’une inflation notoire dans de nombreux secteurs. Une revalorisation significative du minimum légal impactera inéluctablement le budget consacré aux séjours et conduira spontanément à en augmenter le coût et donc à réduire potentiellement le nombre de départs.

Pour accompagner les professionnels du secteur, ResoColo a adressé diverses propositions permettant de minorer l’incidence de cette revalorisation salariale sur l’organisation des séjours et sur leur coût pour les familles. En parallèle, la ministre a mandaté l’INJEP pour réaliser une étude sur les conséquences de cette mesure sur le modèle économique des institutions organisatrices de séjours.