Le 20 mars était publiée l’instruction relative à la mise en œuvre du dispositif colos apprenantes 2025.
Initié en 2020 par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse afin de faire face aux conséquences de la crise sanitaire sur les publics jeunes, le dispositif est officiellement reconduit en 2025.
Les colos apprenantes s’adressent à tous les mineurs à partir de 3 ans et prévoient, pour nombre d’entre eux, une aide de l’État. Le montant de cette aide peut atteindre 100 % du coût du séjour dans la limite de 100 € par nuitée pour des séjours de 4 nuitées minimum (400 €) et de 8 nuitées maximum (800 €).
Dans les faits, les séjours labellisés par les services déconcentrés de l’État sur la base d’un cahier des charges précis ont avant tout vocation à favoriser le départ des enfants en situation de handicap, des enfants relevant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), des enfants domiciliés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ou dans une zone de revitalisation rurale (ZRR) ainsi que des enfants n’appartenant à aucune de ces catégories mais pouvant justifier d’un quotient familial inférieur à 1 500 €.
Depuis 2020, les modalités de financement étaient dépendantes des conditions suivantes :
- La famille sollicite sa commune de résidence pour savoir si cette dernière est prescriptrice. Le
cas échéant, une mise en relation avec une association locale à qui la collectivité a délégué la mission
est privilégiée. - La famille peut également se tourner vers des opérateurs labellisés, uniquement si ces
derniers sont prescripteurs. - Enfin, la famille peut vérifier son éligibilité auprès de la Jeunesse au Plein Air (JPA) puis choisir un séjour dans le catalogue de séjours labellisés.
Or, l’instruction publiée ce 20 mars modifie cette procédure en 2025, favorisant désormais les
collectivités et quelques organisateurs au détriment des familles et du départ en séjour de leurs
enfants.
En effet, le dispositif se trouve pérennisé pour les collectivités territoriales et les conseils départementaux et régionaux mais les familles qui ne dépendent pas de ces institutions prescriptrices ne pourront plus faire valider leur éligibilité sur la plateforme développée par la JPA puisque cette dernière est abandonnée. Elles devront de fait rechercher par elles-mêmes les organisateurs disposant de l’habilitation nationale.
Et c’est là toute la subtilité de la modification de l’instruction en 2025. Un organisateur peut faire labeliser ses séjours sans pour autant obtenir d’agrément. L’agrément départemental permet d’accueillir uniquement des enfants résidants dans le département, entrainant une inéluctable inégalité entre les territoires. Quant à l’agrément national, il est désormais réservé aux associations agréées « Jeunesse Education Populaire » (JEP), organisatrices de séjours.
ResoColo s’inquiète du devenir d’un dispositif qui ces 5 dernières années, a contribué au départ en vacances de centaines de milliers d’enfants. En restreignant l’habilitation à quelques acteurs et en leur réservant le financement alloué, nul doute que les départs seront moins nombreux lorsque l’objectif du dispositif était justement d’en favoriser le plus grand nombre.