Dans un mois, des millions d’enfants célèbreront le début des grandes vacances. L’occasion pour nombre d’entre eux de délaisser, le temps d’un été, le cadre scolaire et le cocon familial pour vivre et partager d’inoubliables aventures en séjours de vacances.
L’enjeu est national, l’intérêt sociétal. Notre jeunesse a plus que jamais besoin de ces espaces et temps de socialisation et d’épanouissement. L’expérience inhérente au séjour de vacances est incomparable et à quelques semaines des premiers départs, les acteurs du secteur aspirent à accueillir le plus grand nombre de participants.
Outre l’incidence d’une inflation exponentielle – que beaucoup d’opérateurs ont d’ores et déjà choisi de ne pas ou peu répercuter sur le coût des séjours – l’organisation des colos demeure pourtant perturbée par une pénurie inédite d’encadrants. Or, sans encadrement rien n’est possible.
Depuis quelques années, le secteur connait de récurrentes difficultés à recruter des personnels occasionnels mais est toujours parvenu in fine à maintenir l’ensemble des départs. En 2020 et 2021, les conséquences du contexte pandémique sur l’activité, suspendue ou partiellement maintenue, ou sur l’organisation de sessions de formation aux fonctions de directeur ou d’animateur, indispensables au renouvellement des équipes, ont exacerbé la situation.
L’association ResoColo, représentant institutionnel d’une quarantaine d’organisateurs expérimentés, ne peut envisager l’annulation de séjours, faute d’un encadrement suffisant, et contraindre des enfants au non-départ en vacances. Il est en outre impensable de déroger au cadre règlementaire qui garantit tant la sécurité des enfants que leur prise en charge optimale par les adultes. Mais des solutions provisoires doivent être étudiées, dans l’intérêt premier des enfants.
Aussi, et pour répondre de fait à un besoin immédiat, les normes régissant la constitution de l’équipe pédagogique (50% de diplômés minimum, 20% de non-diplômés maximum) pourraient être assouplies, à titre expérimental, pour permettre à des personnes pas encore diplômées mais déjà pleinement motivées d’encadrer des enfants.
Rappelons également les nombreuses équivalences accordées légitimement au fil des années aux professionnels de l’Enfance, de la Jeunesse, de l’Éducation, du Social, du Sport ou de la Santé. Bien entendu, il convient de promouvoir et de valoriser des métiers de l’Animation mais dans l’attente de nouvelles vocations, ne serait-il pas opportun de resensibiliser les professionnels de ces secteurs ?
Les Assises de l’Animation organisées l’automne dernier à l’initiative de Sarah El Haïry, alors secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, ont ouvert de premières pistes de travail. Malheureusement, elles ne génèreront pas de solutions imminentes. Nous sollicitons donc une prise de position des autorités de tutelle. Il nous appartient en effet de trouver, ensemble, les ressources et les moyens de maintenir dès cet été l’enfant au cœur de nos préoccupations.