Ravie de retrouver les représentants du secteur après un interlude de 6 mois au secrétariat d’État à la biodiversité, Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des familles, assistait lundi 6 mai 2024 à la réunion pleinière du comité de filière Animation. Une rencontre maintes fois reportée et une prise de parole attendue dans un contexte conjoncturel délicat.
Préalablement à l’intervention de la ministre, le président du comité de filière, Alexis Darmois, a présenté trois nouveaux avis émis par le Comité de filière. Le premier concerne la dimension « citoyenne » des contenus de formation BAFA et la proposition de créer une plateforme publique de ressources destinée aux animateurs.
Le second avis milite pour un financement lisible, pérenne et adapté de la filière animation ; Les travaux du Comité de filière ayant mis en évidence des contraintes financières exacerbées par une inflation galopante dans des proportions inédites qui a fortement impacté les charges de fonctionnement. L’installation d’un espace dédié à même de répartir l’intensité de l’effort à fournir entre l’État, les collectivités, les familles et les organisateurs est motivée par le Comité.
Sur ce point, ResoColo, représentée par son secrétaire général, et d’autres organisations ont insisté sur la nécessité de distinguer les accueils avec et sans hébergement ; Les contraintes comme les charges n’étant comparables.
Enfin, un avis a été publié sur la généralisation du SNU. Là encore, la filière sollicite l’installation d’un espace technique de concertation avec les acteurs du secteur pour éviter les tensions sur le marché (recrutement, hébergement, transport).
La ministre s’est engagée à favoriser le dialogue entre le Comité de filière et la Délégation générale au SNU. Elle a également rappelé son souhait que les structures périscolaires ne fassent plus usage du CEE (préconisation juillet 2023) et que l’évolution à 50€/jour de la rémunération des animateurs recrutés en CEE soit mise en œuvre à l’automne 2024…tout en visant « dans un horizon honorable » le SMIC journalier (81,55 € brut/jour actuellement) !
La séance a en outre permis une première présentation des résultats de l’étude d’impact menée par la DJEPVA de janvier à avril 2024 auprès de 9 organismes. L’objectif étant de mesurer de manière non-exhaustive l’ampleur et la nature de l’impact économique de la future augmentation du minimum légal de rémunération en CEE.
L’analyse des données collectées fait ressortir un impact sur les recettes de 2,5 % avec trois points de vigilance : La mesure s’ajoute à un contexte économique déjà tendu, l’impact sera encore plus important pour les structures « lucratives » et l’incidence sera différente selon le statut des animateurs stagiaires (gratification ou rémunération en CEE) avec une répercussion en cascade sur une grille d’indemnisations par poste ou responsabilités.
Les réactions ont été nombreuses et invitent à une nouvelle réunion pleinière ; la ministre n’ayant pu assister à l’intégralité de la rencontre. Les travaux des différents groupes de travail du Comité de filière se poursuivent, eux, jusqu’en juillet.